On connaît tous le fameux pâté chinois, ce plat classique de la cuisine québécoise qui n'a vraiment rien de chinois. Mais ce qu'on connaît moins, c'est l'origine de ce nom. Certains avancent que l'on servait quelque chose de semblable aux immigrants chinois venus en grand nombre au Canada, à la fin du 19e siècle, pour travailler à la construction du chemin de fer pan-canadien. Disons que les pommes de terre et le maïs étaient assez abondants au pays, ainsi que le boeuf, si c'est vraiment de cela que le plat était composé à l'époque. De nos jours, ce plat revient régulièrement sur nos tables et avouons que la plupart d'entre nous aimons bien nous en régaler en famille.
Comme toute règle a son exception, je n'en sers jamais et mes enfants sont probablement les seuls à ne pas en avoir mangé à la maison. Ce, pour deux bonnes raisons, la première étant que je n'en ai jamais raffolé quand j'étais enfant alors que mes soeurs s'en délectaient. La deuxième est que l'homme m'a avoué, au moment de notre mise en ménage, qu'il mangeait de tout sauf du pâté chinois. Il n'aimait pas, mais alors pas du tout, le blé d'inde en crème, celui qui sert habituellement à la confection de ce plat.
Voici donc la version que je lui ai présentée hier soir en espérant faire son bonheur. Tout d'abord, j'ai fait cuire des pommes de terre et un beau céleri-rave. Lorsque cuits, j'en ai fait une purée à laquelle j'ai ajouté un peu de beurre, du lait sans lactose, du sel et de la moutarde de Dijon. Pour les quantités, on y va selon son goût. J'ai ensuite fait revenir au beurre environ 225 g de champignons de Paris émincés (ç'aurait pu être des cafés) et les ai gardés au chaud. Dans une poêle anti-adhésive, j'ai fait revenir un oignon haché et 450 g de boeuf haché très maigre. J'ai assaisonné de sel et de poivre et lorsque la viande a perdu toute sa couleur rouge, j'ai ajouté 1 c. à soupe de mélange à sauce brune (Bisto). J'ai ensuite monté chaque portion à l'aide d'un cercle en commençant par la viande, ensuite les champignons et finalement la purée. J'ai mis un peu de fromage Parmesan et fait griller sous le grill. Voilà le résultat et l'homme a bien apprécié; il a même dit que cela n'avait rien à voir avec le pâté chinois de son enfance.
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), mais ce qui fait que le pâté chinois est bien un pâté chinois, un plat d'ici, et n'est pas le hachi parmentier français ou un shepperd pie britannique, c'est l'ajout d'un aliment qui vient d'ici, et qui ajoute ce petit goût sucré et onctueux qui lie la viande et la patate pour en faire quelque chose de neuf, que les traditions culinaires du Vieux continent connaissent malheureusement mal: du blé d'Inde! Prochain défi culinaire: réintégrer le maïs à la table familiale (et dans "son" assiette) par un pâté chinois revampé mais qui n'oublie pas son p'tit côté américain, et... vive notre plat national! 
